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Témoignages éloquents
Voici quelques histoires d’hommes, de femmes, de pères et de mères de famille, d’enfants qui ont souffert des conséquences d’un geste ou d’une situation souvent banal qui a complétement bouleversé leur vie. Exprimant également la gratitude et l’apport indéfectible de la Fondation quant à leur rétablissement.
Des témoignages bouleversants exprimant bien l’aide offerte par la Fondation
Histoires, portraits et témoignages. Plongez au cœur de la réalité des victimes, de leur famille, du réconfort et de l’aide offerte par la Fondation des pompiers
Steve Brisebois
« … sans les pompiers, je n’aurais pu reprendre le travail, le métier qui me passionne ! Mon hospitalisation à l’Unité des grands brûlés m’a permis de réaliser combien, avec notre engagement, il était important de se doter du meilleur dans nos unités.»
Lorsque j’ai eu mon accident en 2012, j’étais en pleine préparation pour mon déménagement. Il y a au sein des pompiers un «brotherhood» indescriptible. Durant mon séjour à l’hôpital tous les gars sur la photo, ce sont mobilisés pour organiser mon déménagement. Je n’étais plus en mesure de rien, ma copine se retrouvait seule avec ce défi. Alors les gars de la caserne se sont mobilisés et ont tout fait, absolument tout!
C’est après cet événement que j’ai compris l’importance de ceux qui nous entourent. J’ai eu beaucoup de visites à l’unité dont celle de mes confrères. Le fait de savoir que j’étais appuyé et qu’il y avait des gens qui pensaient à mon rétablissement m’a permis de mieux guérir assurément. Il y a le physique lors d’un événement de ce genre, mais on met de côté le psychologique est c’est un élément majeur lors d’événement aussi important.
Un accident peut survenir à votre confrère de travail, votre enfant, votre conjoint, conjointe, bref à tout le monde dont vos proches. Personne n’est à l’abri de brûlure et lorsque ça arrive nous voulons les meilleurs soins et je peux vous assurer que j’ai reçu les meilleurs soins que j’aurais souhaités. Merci à mes confrères de partout d’avoir amassé des fonds.
Capitaine au
service de sécurité
incendie de
Montréal,
et grand brûlé lors
d'une intervention
Blanche Rousseau
Je m’appelle Blanche Rousseau-Drapeau et j’ai 22 ans, je suis musicienne et intervenante psychosociale. En mai 2022, alors que j’allais faire de la friture dans ma cuisine, j’ai laissé le rond sans surveillance en croyant l’avoir éteint. L’huile à pris en feu. En tentant de sortir le chaudron de mon appartement je l’ai échappé au sol. Je suis partie chercher une couverture pour l’éteindre, mais sous l’effet de la panique ma colocataire, à ce moment, a jeté de l’eau sur l’huile. Cela a créé une explosion, doublant la taille du feu et enflammant presque la moitié de notre cuisine. N’ayant pas d’assurance locataire et sous la pression de l’adrénaline, j’ai tout de même réussi à finir ce que j’avais entamé et à éteindre le feu. Dans le processus, j’ai subi des brûlures au troisième degré sur mes deux mains, ainsi qu’une au deuxième degré sur mon pied gauche et une de premier degré sur la moitié de mon visage.
J’ai passé 48h au CHUM avant de retourner chez moi. Trois jours plus tard, j’ai appris que j’allais avoir besoin de greffes de peau au niveau de mes deux mains. Une semaine après je me voyais sur la table d’opération, ainsi débuta l’épreuve la plus difficile que j’aurai probablement à vivre dans ma vie. Je suis restée une semaine sur l’étage des grand brûlés au CHUM suite à mon opération, en presque totale perte d’autonomie. J’ai été assez chanceuse pour revenir et commencer ma réhabilitation chez moi grâce à l’aide de mon amoureux, mon proche-aidant, mon plus grand support dans cette épopée. Je suis suivie par l’équipe incroyable de la Villa Medica en clinique externe des grands brûlés. Ils m’ont guidé tout au long de ma réhabilitation. J’ai dû réapprendre à utiliser mes mains tout en voyant une énorme partie de ma réalité s’effondrer autour de moi. Ma santé mentale s’est aussi dégradée. J’ai dû concilier ma vie d’avant avec l’apparition de vêtements compressifs, médicaments, traitements de cortisone, douleurs et j’en passe. Bref, je devais embarquer dans un manège qui m’était totalement inconnu.
J’ai été capable de retourner sur le marché du travail après 7 mois de réhabilitation grâce à ma résilience et mon effort acharné de retrouver ma mobilité. J’ai aussi amassé le courage de faire un retour aux études que j’avais arrêté depuis la pandémie. Je suis en ce moment étudiante en intervention psychosociale à l’UQAM, je travaille à temps plein dans une ressource en santé mentale et je réapprends lentement à rejouer de la guitare et de la basse. Malgré toutes les péripéties que j’ai vécu au courant de la dernière année et demie, j’ai eu la chance de pouvoir continuer à chanter, terminer les rénovations à mon appartement et reprendre des projets sur lesquels j’avais fait une croix. Tout cela entourée d’une petite poignée de gens que je ne pourrai jamais assez remercier d’être resté près de moi au travers tout cela. Je suis maintenant autonome et approche la fin de la plus grande partie de ma réhabilitation. J’ai encore beaucoup de travail à faire sur plusieurs conséquences qui découlent de ma brûlure, mais je retrouve un semblant de vie normal et une acceptation lente de ce chapitre de ma vie en tant que ‘’petite’’ grande brûlée.
Merci d’avoir pris le temps de me lire.
Un feu de cuisine...
aggravé par l'eau!
Luc Turcotte
Luc Turcotte, opérateur de chaudières pour l’entreprise Cascades, a été victime d’un grave accident de travail à l’usine de Jonquière le 16 mars 2013. Comme le niveau de l’eau des chaudières chutait considérablement, il a procédé à une inspection du cendrier (nom donné à la section où brûlent les copeaux de bois pour faire bouillir l’eau des chaudières situées juste au-dessus) et a ouvert les portes croyant n’y apercevoir que quelques coulisses d’eau le long des parois. Ce sont plutôt des litres et des litres d’eau bouillante qui se sont déversés sur lui, brûlant presque tout son corps. Ses collègues ont composé sans tarder le 9-1-1, et les ambulanciers ont vite amené Luc Turcotte à l’hôpital de Jonquière. Mais, compte tenu de sa situation, il a été transféré dans la même journée au Centre des grands brûlés de l’Hôpital Enfant-Jésus de Québec.
Brûlé sur 90 % de la surface de son corps, Luc Turcotte a dû être plongé dans le coma durant deux mois et demi, période au cours de laquelle on lui a fait une trachéotomie et plusieurs greffes de peau. Comme il était gravement brûlé sur l’ensemble de son corps (deuxième degré sévère et troisième degré), les chirurgiens n’ont pu prélever beaucoup de peau intacte pour ses greffes. Sa peau a donc été reconstruite au Laboratoire d’organogénèse expérimentale (LOEX), à Québec, grâce à une petite partie de peau saine prélevée au niveau de l’aine de monsieur Turcotte. Cette peau reconstruite bilamellaire contient les deux couches de la peau, le derme et l’épiderme, et est très complexe à produire. Une utilisation judicieuse de cette peau reconstruite bilamellaire peut améliorer grandement la rapidité de la guérison du grand brûlé et, par conséquent, sa qualité de vie. Luc Turcotte en est un exemple concret. Sans cette peau bilamellaire, il ne serait pas là aujourd’hui !
Luc Turcotte a subi 16 opérations en trois mois et demi, ce qui équivaut à l’utilisation de 4 feuilles de peau cultivée (une feuille mesure 8 pouces sur 11 pouces, comme une feuille de papier). Finalement, Luc est sorti de l’hôpital le 2 juillet 2013 et a été transféré à l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec (IRDPQ) pour y poursuivre des traitements de physiothérapie et d’ergothérapie. Il y est resté jusqu’au 15 septembre, mais a continué ses traitements en consultation externe jusqu’au 28 novembre 2013. Il est retourné chez lui, au Saguenay, et il y poursuit ses traitements, toujours en consultation externe.
Sa conjointe, Audrey, a été d’un grand soutien pendant la convalescence de Luc. Si elle a pu rester auprès de lui durant son hospitalisation et sa réadaptation, c’est grâce à Cascades qui leur a fourni de l’hébergement dans la région de Québec jusqu’à leur retour à la maison. Luc Turcotte est très reconnaissant envers l’équipe du LOEX, dirigée par le docteur François Auger. C’est grâce à leurs travaux de recherche que ce traitement de peau bilamellaire a été rendu possible et ainsi lui sauver la vie.
Victime d'un
accident de travail
à l'usine qui
changera sa vie
Émile Couillard
C’était une journée du printemps de 2011 comme les autres pour Émile, trois ans et demi, et sa famille. Le petit bonhomme curieux profitait d’une belle journée en plein air avec ses parents, son frère et sa sœur, tandis qu’un feu de jardin consumait ses dernières braises. Cathy Lapierre et son mari, Patrice Couillard, supervisaient tous deux leurs trois enfants et leurs amis qui s’amusaient. Émile s’est détaché du groupe et a couru en direction du feu de jardin. Ne regardant pas en avant de lui, il se retrouva tête première dans les braises encore chaudes. Le père aperçut Émile trébucher mais il était déjà trop tard. Ce qui est arrivé ensuite semble flou dans l’esprit de la famille. Le père a arrosé Émile à l’aide du boyau d’arrosage jusqu’à l’arrivée des ambulanciers. Ensuite Émile a été emmené de toute urgence à l’Hôpital du Haut-Richelieu, puis transféré immédiatement au Centre de traumatologie de l’Hôpital de Montréal pour enfants afin de recevoir des traitements spécialisés. Le tout-petit avait subi sur environ 15 % de son corps de graves brûlures aux mains, aux avant-bras, au visage et au cou qui exigeaient une importante prise en charge au niveau de la douleur, des greffes de peau et d’autres interventions de soins des plaies.
« Nous avons été à l’hôpital pendant trois semaines complètes, se souvient Cathy Lapierre, et Émile souffrait terriblement. Il était incapable de bouger » Pendant l’hospitalisation d’Émile, ses médecins ont effectué une greffe de peau sur les avant-bras et les mains pour favoriser la cicatrisation des brûlures les plus graves. Les médecins ont prélevé une couche mince de peau sur ses cuisses, qui n’avaient pas été touchées par les brûlures, pour recouvrir les parties atteintes et ainsi favoriser la guérison. Le chemin vers la réadaptation a toutefois été long, soit deux ans. Même si le processus a été long et pénible, les parents d’Émile étaient reconnaissants de compter sur l’équipe de traumatologie de l’Hôpital de Montréal pour enfants, qui leur a apporté un soutien exceptionnel. « Dès que nous nous posions des questions, que nous avions des inquiétudes ou que nous voulions plus d’information, ils étaient là pour nous aider. L’équipe a toujours été présente et a continué à nous supporter même après notre départ de l’hôpital.»
De l’incident, les parents d’Émile ont appris qu’on n’est jamais trop prudent en matière de prévention : « on ne pense jamais que des choses comme celles-là peuvent nous arriver, mais il suffit d’une fraction de seconde! » Émile est maintenant un garçon de six ans et demi, heureux et en santé qui est en première année. Il est un enfant résilient, gentil et compatissant qui a peu de souvenirs de l’accident mais qui en garde des séquelles physiques qui nécessiteront des soins pendant encore plusieurs années.
Cet été, le garçonnet a eu le plaisir de participer à un camp pour les enfants qui ont subi des brûlures comme les siennes, grâce à L’Association des grands brûlés F.L.A.M. en collaboration avec Entraide Grands Brûlés et La Fondation des pompiers du Québec pour les grands brûlés (FPQGB). Lui, son frère et sa sœur ont ainsi passé une semaine passionnante au Ranch Massawippi. La FPQGB subventionne le Centre de traumatologie de l’Hôpital de Montréal pour enfants en fournissant de l’équipement dont un lit thérapeutique Kinair IV et deux matelas RIK ainsi qu’en collaborant à la réalisation d’un guide pour les grands brûlés intitulé « La gestion des traumatismes par brûlure chez les enfants et les adolescents », le tout pour un montant 55 000 $.
Un simple feu
de jardin qui se
consumait
chamboulera la vie
de la famille
Couillard
Matéo Corales
La journée de l’accident, il y a 6 ans, mes amis et moi se sentions brave et nous avions décidé d’aller sur le toit d’une usine abandonné. Nous étions 4 amis de 15 ans à monter sur le toit, et 4 qui sont resté en bas. Après un appel inquiétant d’une fille étant resté en bas, qui croyait avoir vu un garde de sécurité, la panique à prise.
Nous essayons de trouver un autre moyen de descendre du toit sans se faire prendre par le garde. Il faisait trop noir et sans le savoir, nous étions en train de descendre par les hautes tensions. Tout à coup, un arc électrique de 25 000 volts m’a choqué et m’a propulsé 18 pieds plus loin. Mon corps prenait littéralement une température de 2000 degrés Celsius. Donc, forcément mon linge a pris feu et m’a ensuite brûlé sur plus de 50% de mon corps au 2e et 3e degré. Dû au gros choc que je venais de subir, j’avais de la misère à bouger mes membres pour m’éteindre les flames, bien que j’aie réussi à sauver mon visage avec ma main. Mon ami a héroïquement sauté dans le danger pour éteindre le restant des flames. Par la suite, malgré ma conscience, je devais rester au sol pendant une heure complète pour attendre que l’électricité des hautes tensions s’éteigne par Hydro-Québec.
Rendu à l’hôpital, on m’a induit dans un coma artificiel pendant 3 semaines car ma vie restait en danger. Au total, j’ai subi 9 opérations majeures dont des greffes de peau. Les deux prochaines années de ma vie fut un marathon sans arrêts. Je suis resté un total de 4 mois à l’hôpital Ste-Justine. Ensuite, j’ai commencé à avoir plusieurs rendez-vous par jour, pendant plusieurs mois. Je devais continuer à faire des changements de pensements à Ste-Justine tout en allant à l’hôpital Sacré-cœur pour une séance de chambre hyperbare pour aider à la guérison de ma peau. Tout cela en essayant de rattraper mon 4e secondaire dans lequel j’avais des professeurs privés qui venait chez moi pour m’enseigner. En gros, je commençais mes journées à 5h du matin pour les finir à minuit sans pauses et sous de la grosse médication.
Par la suite, j’ai voulu me remettre en forme pour que je puisse rejouer au soccer de haut calibre comme avant. J’avais pris beaucoup de poids à l’hôpital car je me faisais gaver pour s’assurer que j’aie les nutriments nécessaires pour ma guérison. Rendu à 200lbs je voulais perdre du poids pour recommencer le sport. J’ai réussi à atteindre mon poids d’avant, sois 145lbs, et ce en 6 mois.
Aujourd’hui, je suis fier de dire que je vois beaucoup de positif envers mon accident, qui ne m’a pas seulement fait du mal, mais m’a fait évoluer en tant que personne. Je suis maintenant un sportif au niveau que je l’étais avant et je ne garde aucune séquelles négatives de mon accident. Je fréquente présentement l’Université de Sherbrooke en Finance et la vie est belle.
Quand l'impossible
se produit
Carlo Mattiuzzi
L’année 2007 s’annonçait très prometteuse pour Carlo Mattiuzzi. Il avait tout ce qu’un jeune homme de 31 ans pouvait désirer : une belle carrière d’ingénieur, une copine qu’il aimait énormément et plusieurs projets en vue, dont un voyage en Égypte ainsi que l’achat d’une maison. Par contre, ce que Carlo ne savait pas, c’est que l’année 2007 lui réservait une épreuve que le commun des mortels n’aura jamais à vivre durant sa vie. Le soir du 22 janvier 2007, Carlo se retrouve à l’appartement de sa copine où il s’apprête à cuisiner ses fameux calmars frits. Il met un chaudron d’huile sur le feu et se dirige vers la chambre pour changer de vêtements. Il a à peine le temps d’enfiler son pantalon qu’il entend un bruit anormal provenant de la cuisine. Il se précipite vers la source du bruit et constate que le chaudron est en feu. Se croyant chez lui, il cherche son extincteur, mais il réalise très vite que sa copine n’en possède pas. Pris de panique et saisi par le cri de sa petite amie lui demandant de faire quelque chose, Carlo s’en remet au plan B : ouvrir la porte extérieure de la cuisine et sortir le chaudron pour empêcher le feu de se propager. Malheureusement, cette décision téméraire lui coûtera cher…
Carlo saisit le chaudron, mais celui-ci se renverse et son contenu tombe directement sur ses pieds nus. Par la suite, en essayant de s’extirper de sa facheuse position, ses pieds glissent sur l’huile bouillante maintenant répandue sur le plancher et il tombe par terre baignant ainsi dans une mare qui lui inflige des douleurs atroces. Heuseusement, Carlo ne perd pas conscience et réussit à atteindre la douche pour asperger ses brûlures avec de l’eau froide. Sa copine et lui réussissent à évacuer l’appartement et attendent les secours à l’extérieur où un froid glacial de janvier lui rappelle que sa mésaventure est loin d’être terminée…
Un exemple de détermination!
Arrivé au Centre des grands brûlés de l’Hôtel-Dieu de Montréal, les médecins constatent la gravité des brûlures et ne sont pas sûrs de pouvoir sauver les pieds de Carlo. Contre toute attente, les chirurgiens réusissent à sauver tous ses membres… même ses petits orteils! Carlo a subi des brûlures au deuxième et au troisième degrés sur 32 % de son corps, dont une petite portion au cou et au visage (deuxième degré superficiel). Hospitalisé pendant un mois et demi au Centre des grands brûlés, Carlo a été maintenu dans un état comateux pendant trois semaines. Durant son séjour, il a subi plusieurs greffes de la peau et, à son réveil, il est impressionné par la passion et le dévouement des professionnels de la santé qui lui prodiguent des soins exceptionnels.
Au début d’avril 2007, Carlo est transféré à l’hôpital de réadaptation Villa Medica pour un séjour de deux semaines au cours desquelles les séances de physiothérapie et d’ergothérapie se sont succédé sans relâche. Pendant cette période, sa copine lui apprend qu’elle veut le quitter ; son moral prend un dur coup. Malgré tout, Carlo n’abandonne pas. Grâce au soutien de sa famille et à son caractère combatif, il ne perd pas espoir et se lance un défi personnel : s’entraîner au maximum pour dépasser la forme physique qu’il avait avant son accident. Après un an d’ergothérapie et de physiothérapie en clinique externe ainsi qu’un entraînement personnel rigoureux, sa capacité de préhension surpasse la norme pour un homme de son âge, soit plus de 55 kilos de force au niveau de ses mains brûlées.
Carlo a accepté d’être l’un des porte-parole pour de la campagne Lotopompier 2008 parce qu’il tient à remercier la Fondation des pompiers du Québec pour les grands brûlés, les professionnels de la santé ainsi que tous ceux et celles qui, chaque année, achètent les célèbres billets à gratter. La majeure partie des sommes amassées est destinée à la recherche et au soutien des victimes de brûlures. Sans cette aide, il est convaincu que son épreuve aurait été beaucoup plus difficile à surmonter. Aujourd’hui, Carlo a repris toutes ses actvités et les sports qu’il pratiquait avant son accident et, en plus, il est plus en forme que jamais!
Un chaudron
d’huile en feu,
lui coûtera cher
Anny Berthiaume
Il faut parfois si peu de choses pour qu’une vie bascule. Une envie de guimauves grillées par un beau soir d’été, l’ignition spontanée d’un activant à feu, la fulgurance de l’élément dévastateur, auront définitivement marqué Anny Berthiaume, gravement brûlée au visage, aux bras et aux jambes, à l’âge de six ans.
Atteinte sur plus de 55 % de la surface de son corps, Anny amorce alors avec courage le long combat du traitement, de la reconstruction et de la réhabilitation. Il lui faudra aussi beaucoup d’humour et d’audace pour affronter l’intolérance des gens « normaux » , forcer la main des institutions scolaires pour être admise à l’école régulière, contrer la discrimination à l’embauche et même conserver un emploi, résister au rejet d’un monde malade d’esthétisme, s’ouvrir aux autres et développer des stratégies d’approche qui permettent aux « bien portants » d’apprivoiser son visage et son corps.
Des années plus tard, après trente opérations et des milliers d’heures de physiothérapie, Anny Berthiaume exerce le métier d’inhalothérapeute qu’elle pratique d’ailleurs avec passion. Elle est retournée aux études dans le but de travailler de nouveau auprès des enfants, « qui, eux, voient avec les yeux du cœur » , souligne-t-elle. Anny est mariée et mère de deux enfants, maintenant devenus adultes. De plus, la fille de son conjoint, Catherine, occupe une place importante dans sa vie.
Croyante et bénéficiant d’une santé et d’une résistance à toute épreuve, Anny mord dans la vie et passe outre les obstacles. Elle s’engage à fond dans sa communauté et multiplie tournées dans les écoles et les centres de jeunes, témoignages, conférences, interviews, pour partager les leçons de sagesse et la joie de vivre qu’elle a su tirer de sa terrible expérience. Aujourd’hui, elle prépare un livre dans lequel elle nous racontera son histoire et le long parcours qui l’ont menée à l’acceptation de soi malgré toutes les difficultés rencontrées.
« Je ne voudrais pas d’une vie facile, parce que les épreuves m’ont fait grandir » , de dire Anny Berthiaume, qui a généreusement accepté de transmettre le message de la Fondation des pompiers du Québec pour les grands brûlés.
Elle est depuis conférencière et auteure, pour en savoir plus cliquez ici.